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Charles Carson est sans contredit un maître dans son domaine.
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Madame Denise Di Candido, (1946-2006)
Présidente du Salon International des Galeries d’arts du Québec.
« …De nombreux artistes tentent de s’exprimer en art abstrait ou semi-figuratif, mais peu réussissent à créer leur propre style avec autant de talent et créativité.
Charles présente des oeuvres fortes et lumineuses qui transcendent la chaleureuse personnalité de l’artiste. Un foisonnement de couleurs chaudes et froides qui se superposent avec bonheur sur la toile en un amalgame harmonieux et subtil. L’artiste possède une parfaite maîtrise de son travail, il sait ce qu’il veut traduire.
Les tableaux de Carson attirent le regard et suscitent toujours beaucoup d’intérêt auprès des amateurs d’Art. Il faut reconnaître qu’il est sans contredit un maître dans son domaine. »
À la frontière entre l’abstraction et la figuration, Charles Carson donne à la nature une nouvelle dimension. Il est le créateur du Carsonisme. Il interprète avec passion, les paysages, les scènes marines et les natures mortes à la fois en couleurs vibrantes et à la limite de l’abstraction. Il se concentre sur l’essentiel de la structure, de l’épuration des formes, de la transparence et de la limpidité des couleurs. Ses oeuvres abstraites constituent un harmonieux amalgame et soulignent la parfaite maîtrise de l’artiste.
Charles a fait l’objet de nombreuses couvertures médiatiques. Télévision, journaux, magazines et livres d’art ont salué son talent. Il expose au Québec, dans le reste du Canada, en France, en Espagne, au Japon, aux États-Unis et en Colombie. Une invitation vous est donc lancée afin de connaître un artiste dont le talent est reconnu internationalement.
ÉTUDE DE L’OEUVRE DE CHARLES CARSON ET ANALYSE DU CARSONISME, PAR LOUIS BRUENS « Un nouvel isme… »
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«En tant qu’expert-conseil en oeuvres d’arts et spécialiste en investissements, mes quarante années passées à œuvrer dans le marché de la peinture, mes diverses recherches dans le domaine, les sondages compilés pendant de nombreuses années par mon équipe, les conférences données à travers la Province, les statistiques accumulées au fil des ans, me permettent d’affirmer qu’en ce qui concerne les œuvres de Charles Carson, mes allégations de 1992 se sont confirmées. Sur le sujet de l’investissement, mes prévisions se sont avérées parfaitement exactes et l’œuvre de Charles Carson, à ce tournant du millénaire, acquiert une valeur plus que prometteuse.» |
J’affirmais dès 1992, que Charles Carson a réellement développé une façon nouvelle de traduire la nature et ses objets d’une manière qui répond parfaitement aux règles de l’esthétique tant sur le sujet de la composition que sur la sonorité chromatique. Sur le plan de l’investissement <<l’histoire se répète>> ce qui était vrai il y a vingt ans est toujours vrai aujourd’hui et même plus vrai que jamais. Par mon expérience, en ce qui concerne les oeuvres de Charles Carson, je ne doute pas un instant de leur valeur très prometteuse comme investissement. Louis Bruens est; écrivain, historien et expert scientifique en analyse d’œuvre d’art. Il a étudié la graphologie en Europe et principalement les techniques d’expertise de tableaux, de 1959 à aujourd’hui . Il a reçu le Grand Prix Gutenberg en 1993, 1994 et 1995. |
Il a écrit un survol sur l’histoire de la peinture, en partant de l’ère judéo chrétienne jusqu’à nos jours et plusieurs autres livres sur l’expertise scientifique d’oeuvres d’art. Il a écrit et publié plus de (15) livres sur les arts, notamment: » Investir dans les oeuvres d’art », Volume I, II, III, Best Sceller (tiré à plus de 10,000 exemplaires), « Les dessus et les dessous du marché de l’art », « Le guide B.L. de la Peinture », « 30 peintres du Québec », « 52 couleurs du Québec », « 106 professionnels », « 200 visions nouvelles », « 92 transparences », et plusieurs autres… On retrouve dans ses volumes plusieurs rubriques qui traitent de l’authentification des oeuvres et de ses critères d’évaluation, notamment : l’expertise, les certificats, les critères de jugement, le graphisme, la composition, la lumière, la sonorité, la couleur, la sincérité, l’imagination, etc. |
(1992) Il a fait une étude approfondie de l’oeuvre de Charles Carson ainsi qu’une analyse générale sur les tableaux. Il conclut son analyse voir : Analyse et expert Louis Bruens. «Charles Carson… un nouvelle isme, artiste au génie peu commun par la qualité de son oeuvre, sa valeur de placement, son originalité, sa conception, son écriture pictural exclusive « le Carsonisme ». La découverte d’une telle oeuvre apporte à Louis Bruens une raison supplémentaire de défendre l’art tant pour sa nature que pour sa valeur de placement et de par son expérience, en ce qui concerne les oeuvres de Charles Carson, il nous dit : « je ne doute pas un instant de la valeur très prometteuse de cet artiste comme investissement dans un très proche avenir.» Index des principaux ouvrages de Louis Bruens 1978 – Investir dans les oeuvres d’art #1 (De Martigny) |
Charles Carson, une expérience picturale authentique …
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L’exploration de ces divers moyens nous révèle le parcours d’un être dont l’œil évolué a su enrichir sa peinture des ressources les plus fondamentales de ce domaine. Bref, un processus de création où se matérialise une identité de structure authentique. Le fondateur du musée d’Art Contemporain de Montréal, Guy Robert décrit admirablement le Carsonisme, l’aspect prédominant de cette Oeuvre fulgurante, dans cet énoncé : « Une texture frémissante continuelle et vibrante » en parlant de cette fameuse surface dans sa manière d‘incarner la durée spatio-temporelle en l’occurrence; qui donne à voir les couches successives et subtiles caractérisant le Carsonisme proprement dit. Que dire de la couleur? Jean Mc Ewen parle de profondeur de la couleur; le Carsonisme propose plutôt une profondeur à la fois du geste de la couleur et de la texture. À cet égard, un lien direct est établit entre l’aspect humain et généreux du personnage qui témoigne de la grandeur de l’Âme. Une autre manière de percevoir cette peinture qui dénote l’abondance de la vie… Cette ambiance généreuse permet, en outre, à l’artiste de dispenser en quelque sorte, par le biais de son art, des valeurs qui de l’universel deviennent particulières. En fait, tout simplement sous le vocable d’un langage, dorénavant appelé à devenir le creuset d’une époque. |
Tel qu’exprimer par *Robert Bernier, écrivain d’art et éditeur de la revue Parcours. << On dirait un flot incessant de particules- tout de même assez larges- qui balaient la matière avec une régularité fascinante, voire déconcertante. >> La peinture désormais, dans le cadre de cette expérience authentique, a permis à la Mémoire collective d’enregistrer des phénomènes de l’émotion esthétique et plastique qui resteront indissociables des attributs exclusifs du peintre. En toute confiance nous pouvons parler du Carsonisme en tant que système dynamique où s’organisent les notions de surface de rythme de couleur et de texture pour créer une profondeur originale de la lumière. En définitive, toute la poésie de l’oeuvre picturale du Carsonisme s’exprime ici. Toute la beauté du langage s’illustre dans ce trajet inverse cette fois-ci, du particulier à l’universel. Barthes, Roland, «Le degré zéro de l’écriture », Éditions du seuil, Saint-Amant, 1972, 187 pages |
Une exploration nouvelle des mosaïques de Carson… « Le chant subtile du canaris » marque un retour à la planéité, déjà explorée par Carson dans sa seconde approche, soit la création de la technique Mosaïque nommée tout simplement par l’artiste. Comme son nom l’indique, cette dernière suggère la fragmentation de la forme et de la surface. Cette nouvelle et magnifique série est dédiée à l’unité que l’œuvre picturale diffuse, par sa magie manifeste de la transparence et la limpidité des couleurs. Charles Carson innove dans la production récente de ses mosaïques, par un geste qui se singularise avec véhémence, après cette fusion dans le lieu commun de la grande peinture. Un univers où à loisir on peut voir, par exemple, Riopelle, Pollock, le Québec et l’Amérique tout entier. (Vibration floral 122 x 122 cm.) innove dans la mesure où les multiples interventions du peintre nous démontrent le projet d’annulation des notions d’abstraction et de figuration. Plus besoin d’anecdote ou d’affirmation d’un Faire; résolument, la peinture nous invite à poser le regard et faire le voyage. Vers quelle destination? Cela n’a plus d’importance. Maintenant, sur les ailes d’un dispositif pictural en parfait équilibre, telle une grâce sublime on goûte à de nouveaux seuils dans des atmosphères inconnues et agréables de l’absolu. Léonel Jules Écrivain d’art Président de Art-Média |
Musée Régional Vaudreuil Soulange
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Musée Régional Vaudreuil-Soulange, Qc. Canada Exposition des œuvres de Charles Carson le 27 octobre 1993 L’invité d’honneur sera Guy Robert, Écrivain, historiens d’Art et docteur en esthétique de l’Université de Paris. Lancement du livre de Guy Robert, CHARLES CARSON… UNE DÉCOUVERTE Guy Robert décrie de l’artiste comme suit : En ma qualité d’expert mon impression initiale, en observant avec grand plaisir un ensemble important des œuvres mêmes de l’artiste Carson, en fut une de fraîcheur, de dynamisme, de rythme: fraîcheur et vivacité de la palette, dynamisme et variété des compositions, rythme qui anime chaque segment des œuvres, un peu comme dans le meilleur jazz, où le sens de l’improvisation dilate merveilleusement la structure instinctive de la mélodie et l’anime de sa syntaxe syncopée, – où, si l’on préfère, comme dans les sonates de Scarlatti et les concertos de Vivaldi, où variations et modulations fondent à la fois l’ordonnance et les subtilités de l’œuvre. «…Charles Carson, dont la démarche se distingue nettement de celle d’un Riopelle en ceci précisément qu’elle se dresse à la frontière entre abstraction et figuration, se glisse dans le champ de rencontre de ces deux plans en évitant sagement de les opposer ou d’en faire des frères ennemis.»
«Carson donne au tableau une profondeur particulière plus fascinante que la plus habile maîtrise des systèmes les plus savants de perspective.» «…La découverte d’une telle oeuvre comme celle de Carson ne peut qu’éveiller frémissement et parfums d’un printemps tant attendu!» « Inutile d’ajouter que, dans l’état de morosité généralisée et quelque peu morbide qui persiste depuis trop longtemps, dans le domaine de l’art et de son marché comme ailleurs, la découverte d’une telle œuvre ne peut qu’éveiller frémissement et parfums d’un printemps tant attendu! » Pierrette Labonté Coordinatrice du Musée Vaudreuil-Soulange /93. «Lire les œuvres de CARSON, c’est contempler, c’est découvrir la figuration à travers l’abstraction dans une explosion chromatique qui apporte joie et bonheur de vivre. Elles font du bien au cœur. Leur qualité, leur originalité et leur dynamisme nous entraînent, nous emportent, nous réjouissent.»
Europe 1993 – Christian Sorriano : les professions de l’art en question
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EUROPE 1993 – Brigitte Vuibert Christian Sorriano : les professions de l’art en question « La France mère des Arts, a toujours ignoré les professions artistiques, sur le plan juridique comme sur le plan social, constate Christian Sorriano,. Si nous avons la chance de posséder l’un des patrimoines artistiques les plus importants du monde, les professionnels le gèrent dans le plus complet désordre, contrairement à leurs confrères de la Communauté européenne. Si on laisse les choses dans cet état, les professions du monde de l’Art vont disparaître au profil des concurrents étrangers. » Fait exceptionnel, ce Marseillais de 40 ans qui a double casquette, a été choisi par le gouvernement pour restructurer les professions de l’Art. Juriste de formation, ce fonctionnaire qui travaille à la Préfecture comme inspecteur, veille sur la formation professionnelle et l’apprentissage. Il est également expert près des Tribunaux pour les périodes 1880-1930, spécialiste de l’Art-nouveau- l’Art-Déco, et expert auprès des douanes depuis 10 ans. Christian Sorriano, par un arrêté du 2 décembre dernier, doit mener une mission difficile : donner une structure aux professions de l’Art et des Antiquités, un cadre juridique et social. STUCTURER LA RELÈVE « N’importe qui peut se prévaloir du titre d’expert (il suffit de remplir quelques formalité) et délivrer des certificats d’authenticité. Même chose avec les estampilles, Ces abus, qui alimentent régulièrement les rubriques des faits-divers, discréditent l’ensemble du monde de l’Art. En outre, les restaurateurs de meubles et tableaux, de tapis et tapisseries, de céramiques… ne sont pas les seuls à fonctionner en tout fantaisie, poursuit cet homme avertie. Toutes les professions comme encadreur, relieur, galeriste, antiquaire, brocanteur… exercent leur activité sans aucun règlement. »
Jacques de Roussan, (1929-1995) historien et écrivain en art. « Le subliminisme de Charles Carson »
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Édition de ROUSSAN 2004 C’est en 1993 que Jacques De Roussan, se prononçait par une analyse approfondie de l’oeuvre de Maître Charles Carson: Le subliminisme de Charles Carson À mi-chemin entre le figuratif et l’abstrait. Charles Carson entraîne le spectateur dans une aventure expressionniste où le mouvement, la forme, la couleur, le dessin même forment un tout absolument indissoluble. C’est ainsi que Ies vibrations deviennent optiques et soulignent des intensités qui vont s’opposer ou se juxtaposer sans effort à l’intérieur de la composition. Il en résulte une vision dont l’imagerie semble sortir d’un univers chatoyant mais formant aussi un lieu entre le conscient et le subconscient de sorte qu’on puisse pénétrer dans un mouvement en liaison avec ces deux plans de conscientisation. A partir de cette visualisation, l’artiste réussit à présenter des scènes ou des sujets dont la composition et le déroulement sont à la limite d’une transposition purement graphique et présentent ainsi une grande richesse visuelle dans leur perception. À vrai dire, l’artiste ne cherche pas à « révolutionner » l’art de la peinture mais, préférablement. A développer une interprétation vraiment personnelle – parfois même onirique – d’un cheminement rapide peut-être mais toujours en solution de continuité. Attitude qui, dans le domaine des arts visuels, précède et suit les grandes carrières. C’est-à-dire toute une vie de créativité. Carson se garde bien d’oublier les leçons de ses aînés et ne tombe pas dans le piège des essais maintes fois répétés. Ce qui permet de continuer à travailler dans les thématiques caractéristique à l’art de peindre, tout en bouleversant leurs interprétations: paysages, scènes, natures mortes, sujets de nature, etc. Ce qui prouve bien jusqu’à quel point il sert d’intermédiaire privilégié entre l’imagination et la réalité à travers le prisme d’une vision relativiste des choses et des inspirations. |
Donc, à travers formes et couleurs, l’artiste interprète et transpose avec beaucoup de force et subtilité. Le spectateur doit apprendre à LIRE -consciemment ou pas les scènes et les sujets proposés. Dans un enchaînement presque endiablé des éléments de la composition, on distingue les propos de Carson derrière la puissance formelle de son interprétation. Tout est alors sujet à une lecture plus en profondeur, parfois même ésotérique dans son expressivité. Derrière la richesse de la mise en action, s’étagent les différents plans dans lesquels se meuvent littéralement et picturalement les personnages et les décors du tableau proprement dit. |
C’est-à-dire que tout devient silhouette et suggestivité qu’on peut lire sinon interpréter en faisant appel à un minimum de références picturales. Cela ne signifie pas que cette lecture s’impose au premier regard, mais bien plutôt qu’elle relève d’un phénomène optique avec, comme toile de fond. Un kaléidoscope chromatique qui devient véritable fête pour le spectateur. Il s’agit en somme d’une nouvelle manière de peindre, une forme d’écriture picturale unique par sa sublimité, où l’on découvre un entre- deux mondes d’une mouvance perpétuelle. |
Pour donner plus d’importance au caractère bidimensionnel de ses tableaux et « obliger » la vision pénétrer plus profondément dans le vif du sujet, Carson peint « au couteau » dans I’intention voulue d’ajouter une profondeur à son interprétation. Grâce à cette technique. il imprime un élan supplémentaire et complémentaire a la composition, selon un angle directionnel en diagonale qui souligne d’une leçon précise les vibrations déjà visibles dans la composition. Le fait que ce mouvement laisse subsister des bordures et des arêtes en blanc ajoute un caractère à la fois mystérieux et expressionnisme qui vient renforcer la présence des autres éléments de la composition. Il est intéressant de souligner que, dans les tableaux de cet artiste, les formes dont le caractère chromatique est indéniable « dansent » un ballet d’une grande beauté pour inscrire des arabesques et des élans qui sont peut-être les propos finalistes de Carson. Ce n’est pas une bousculade mais l’ordonnance bien précise d’un corp de ballet, rythmes fugaces peut-être mais qui impressionnent la rétine. C’est peut-être dans cette interprétation que l’artiste va continuer de trouver l’inspiration à sa démarche picturale à long terme. |
»Le fondateur du musée d’Art Contemporain de Montréal, décrit admirablement le Carsonisme »,
« Le fondateur du musée d’Art Contemporain de Montréal, décrit admirablement le Carsonisme », Rapport d’analyse sur l’oeuvre de « Charles Carson une découverte…Le carsonisme. » Par : Guy Robert /1993 Un des grand débats qui animent le domaine de la peinture au vingtième siècle s’étale incontestablement dans la bruyante querelle entre l’abstraction et la figuration. Après des débuts nettement marginaux, l’abstraction en est venue à s’accaparer presque toute la scène des expositions, au cours des décennies 1950 et 1960, et cela en bonne partie grâce à ses nombreux courants,- géométrique, tachiste, gestuel, lyrique, informel, optique, minimaliste et autres. Puis ce vaste mouvement s’est affaibli de son propre poids, s’est épuisé de sa propre tyrannie (je disais même: terrorisme), s’est démodé comme c’est le sort de toute mode, – et la figuration s’est enfin remise de sa déroute en retrouvant un nouveau souffle, plus puissant et plus varié que jamais. Pourtant, bien des artistes se sentaient mal à l’aise dans ce débat belliqueux, et préféraient poursuivre leurs travaux sans s’encombrer de telles querelles théoriques, partisanes, d’idéologies souvent teintées de politique. Comme le peintre canadien Riopelle, par exemple, déclarait sans ambaques, il y a plus de 25 ans, qu’il n’était pas un peintre abstrait, mais plutôt une sorte de paysagiste, à sa manière qui proposait de la forêt une vision personnelle, une version intériorisée d’où surgiront d’ailleurs autour de 1970 des hiboux et tout un bestiaire. C’est à tout cela que j’ai aussitôt pensé en voyant récemment pour la première fois des tableaux de Charles Carson,- dont la démarche se distingue nettement de celle d’un Riopelle en ceci précisément qu’elle se dresse à la frontière entre abstraction et figuration, se glisse dans le champs de rencontre de ces deux plans en évitant sagement de les opposer ou d’en faire des frères ennemis. |
En ma qualité d’expert mon impression initiale, en observant avec grand plaisir un ensemble important des oeuvres mêmes de l’artiste Carson, en fut une de fraîcheur, de dynamisme, de rythme: fraîcheur et vivacité de la palette, dynamisme et variété des compositions, rythme qui anime chaque segment des oeuvres, un peu comme dans le meilleur jazz, où le sens de l’improvisation dilate merveilleusement la structure instinctive de la mélodie et l’anime de sa syntaxe syncopée, – où, si l’on préfère, comme dans les sonates de Scarlatti et les concertos de Vivaldi, où variations et modulations fondent à la fois l’ordonnance et les subtilités de l’oeuvre. Inutile d’ajouter que, dans l’état de morosité généralisée et quelque peu morbide qui persiste depuis trop longtemps, dans le domaine de l’art et de son marché comme ailleurs, la découverte d’une telle oeuvre ne peut qu’éveiller frémissement et parfums d’un printemps tant attendu! Autre aspect qui m’a aussitôt attiré: le créneau stylistique où oeuvre l’artiste, à la bienheureuse frontière entre la figuration et l’abstraction, où il semble bien à l’aise pour laisser d’un côté jaillir l’élan de son expression avec spontanéité, voire impétuosité, et d’un autre côté offrir des « pistes » variables de lecture des tableaux conduisent principalement vers des motifs familiers de l’inépuisable Nature, (oiseaux et poissons, fleurs ou fruits, ciel et eau, végétation et saisons), sans pour autant éliminer la présence humaine, ne serait-ce qu’en ombres et profils comme dans le remarquable Cirque de Shanghai, où des masques énigmatiques tiennent compagnie à des acrobates sur vélo parmi des explosions de dragons et autres tourbillons d’apparences. C’est tout le mystère de l’Orient qui s’y trouve évoqué dans ses paradoxes enluminés,- à moins que l’on préfère emprunter quelque autre piste, celle par exemple du conseil que donnait jadis le vénérable Léonard de Vinci à d’hypothétiques apprentis sorciers du bel art de peindre: qu’on prenne donc la peine de regarder attentivement les crevasses et pierres maculées d’un vieux mur, et on y découvrira bientôt des paysages de rêves, de légendaires champs de bataille, des visages bizarres, des personnages et choses d’une telle variété qu’elle ne s’arrêtera qu’aux limites de l’imagination de chacun! |
En somme, Carson semble peindre avec grande spontanéité, sans idée préalable ou bien arrêtée, comme porté et inspiré par le simple bonheur de jongler avec formes et couleurs. Est-ce pour davantage protéger cette spontanéité, cette impétuosité première qu’il utilise les pigments d’acrylique et la spatule, plutôt que le procédé à l’huile dont l’onctuosité incite le pinceau aux langueurs des retouches et autres repentirs? Tranchant de la lame dans le vif de la pâte, Carson lance sur la toile blanche la danse rapide et nerveuse de sa main. Sous le souffle enthousiaste de ce langage pictural, une autre surprise nous attend, celle d’une sorte de jeu du regard, attiré, intrigué par des formes d’allure ambiguë, qui se prêtent à diverses interprétations, selon le hasard des associations et la fantaisie de l’imagination. Ainsi devant les tableaux de Carson: surgissent par exemple le grand panache et la tête relevée d’un chevreuil de quelques taches sombres étalées dans un fond marin, où s’éclipsent alors les poissons qui attendent patiemment la sympathie de notre regard pour réapparaître. Voir tableau ci-contre, Chasse et pêche. Ce va-et-vient s’articule sur l’ambiguïté féconde où se place l’artiste, à la frontière figuration-abstraction soulignée précédemment, et qui donne au tableau une profondeur particulière, bien plus fascinante que la plus habile maîtrise des systèmes les plus savantes de perspective, – d’autant plus fascinante qu’elle fait du tableau un lieu de rendez-vous, d’exploration qui conduit à de nouvelles associations, découvertes, interprétations, en partie différentes pour chacun, et pour la même personne d’un jour à l’autre. |
Par le fait même le tableau, au lieu de se vider de toute sève après quelque temps, entretient sa vivacité et sa fraîcheur par ce jeu qu’il propose d’y chercher de nouvelles apparences, des échos différents, d’inédites saveurs. Et par ce jeu, la peinture redevient une fête pour l’oeil, une provocation pour l’imaginaire, un velours pour la rêverie. Sous la spatule, les couleurs ont glissé l’une sur l’autre, mais sans se figer définitivement dans le pigment séché. Une fluidité y reste frémissante, sous le dynamisme de la composition, souvent articulée en dominante de diagonale ou de tourbillon. Il y aurait encore beaucoup à dire, mais nous devons nous arrêter ici, sur une dernière question, celle du style de peinture et de la forme d’écriture picturale de l’artiste. Hélas, ou plutôt bien heureusement, aucune étiquette des- ismes bien connus dans la pagaille de l’art contemporain ne semble pouvoir y adhérer, et je devrai donc me résigner, d’ailleurs avec grand soulagement, à nommer ce style : le carsonisme! |
Louis LEFEVRE, écrivain d’art à LA PRESSE, Premier quotidien de la France libérée
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A force de recherche et de travail, après 30 ans devant ses chevalets, avec l’inspiration et l’obstination pour seuls témoins, Charles Carson a bâti une œuvre unique en son genre. Une œuvre forte et belle. Avec un style ô combien maîtrisé qui n’appartient qu’à l’artiste. Pour aboutir à une peinture différente. Une peinture éclatante de force et de luminosité. L’oeuvre d’un génie qu’il ne faut pas avoir peur d’installer dans le cercle très fermé des grands, très grands artistes, qui marquent de manière indélébile leur passage dans le monde de l’art et des arts. En l’accueillant vendredi soir en mairie pour le vernissage de l’exposition que Charles Carson a installée pour un mois à Tourlaville, André Rouxel ne s’est surtout pas trompé. Il l’a tout simplement qualifié « d’artiste exceptionnel ». Depuis que l’espace culturel existe dans la mairie (1990), beaucoup d’artiste y sont passées au travers des quelque 280 expositions qui ont été proposées.