Europe 1993 – Christian Sorriano : les professions de l’art en question
EUROPE 1993 – Brigitte Vuibert Christian Sorriano : les professions de l’art en question « La France mère des Arts, a toujours ignoré les professions artistiques, sur le plan juridique comme sur le plan social, constate Christian Sorriano,. Si nous avons la chance de posséder l’un des patrimoines artistiques les plus importants du monde, les professionnels le gèrent dans le plus complet désordre, contrairement à leurs confrères de la Communauté européenne. Si on laisse les choses dans cet état, les professions du monde de l’Art vont disparaître au profil des concurrents étrangers. » Fait exceptionnel, ce Marseillais de 40 ans qui a double casquette, a été choisi par le gouvernement pour restructurer les professions de l’Art. Juriste de formation, ce fonctionnaire qui travaille à la Préfecture comme inspecteur, veille sur la formation professionnelle et l’apprentissage. Il est également expert près des Tribunaux pour les périodes 1880-1930, spécialiste de l’Art-nouveau- l’Art-Déco, et expert auprès des douanes depuis 10 ans. Christian Sorriano, par un arrêté du 2 décembre dernier, doit mener une mission difficile : donner une structure aux professions de l’Art et des Antiquités, un cadre juridique et social. STUCTURER LA RELÈVE « N’importe qui peut se prévaloir du titre d’expert (il suffit de remplir quelques formalité) et délivrer des certificats d’authenticité. Même chose avec les estampilles, Ces abus, qui alimentent régulièrement les rubriques des faits-divers, discréditent l’ensemble du monde de l’Art. En outre, les restaurateurs de meubles et tableaux, de tapis et tapisseries, de céramiques… ne sont pas les seuls à fonctionner en tout fantaisie, poursuit cet homme avertie. Toutes les professions comme encadreur, relieur, galeriste, antiquaire, brocanteur… exercent leur activité sans aucun règlement. »