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Le MV Sirius de Greenpeace et des pêcheurs danois manifestent en mer du Nord contre la pollution générée par le bateau d’incinération en mer Vesta. Documents Mother Jones et Greenpeace.
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En effet, nous savons bien qu’en période estivale, avec les centaines de milliers de touristes qui se rassemblent dans nos villes côtières, la baignade est parfois interdite le long de nos rivages suite à la prolifération des microbes ou la pollution d’un estuaire. Dans quelques années ces installations devront être agrandies ou dédoublées pour contenir le flôt toujours plus important d’eaux usées. Mais ceci ne représente que la partie visible de l’iceberg. Car sous l’iceberg se cache une autre pollution.
Un dépotoir sous-marin
Depuis que l’homme n’a plus peur de l’eau et ose s’aventurer loin des rivages et affronter la haute mer, à titre privé ou professionnel, il pollue la mer sans vergogne. Les plongeurs connaissent très bien ces images : des tortues de mer sont retrouvées asphyxiées après avoir pris des sachets en plastique pour des méduses, des phoques, des dauphins, des poissons-lunes et des requins meurent noyés emprisonnés dans des filets de pêche ou des cables abandonnés et des pieuvres élisent domicile dans des bouteilles.
Plus loin, à moitié enfouis dans le sable des herbiers d’Atlantique ou de Méditerranée, ceux des Caraïbes, d’Indonésie ou d’ailleurs nous retrouvons les échantillons les plus divers de notre civilisation, bouteilles vides, ustenciles domestiques, voitures, pneus, etc. La plupart de ces macrodéchets ont été volontairement rejetés en mer sans scrupule depuis les années ’80. D’autres y sont arrivés au gré des courants marins et s’accumulent dans les dépressions, formant localement d’immenses dépotoires sous-marins à faire hurler non seulement les écologistes mais également les touristes et les pêcheurs. Bref, toute la société est concernée par cette pollution et nous en sommes tous responsables.
Selon les sites, ces macrodéchets sont constitués de 60 à 95% de plastiques d’emballages y compris de bouteilles. Viennent ensuite les objets en verre (bouteilles, flacons), en métal (canettes de boissons, épaves), les tissus en enfin les objets en cuir ou en caoutchouc.
Plus étonnant, l’Ifremer a répertorié dans le golfe de Gascogne 15 débris/hectare à 1800 mètres de profondeur et plus de 100 débris/hectare en Méditerranée à 1000 mètres de profondeur !
Ainsi que nous l’évoquions, les densités maximales se rencontrent près des grandes villes méditerranéennes où elles peuvent être supérieures à 1500 débris/hectare à Marseille et au Cap Ferrat. Mais le large est également contaminé puisqu’on dénombre 500 déchets/hectare dans le lit profond du Rhône, à 2000 mètres de profondeur. Selon les résultats de la campagne Victor Première (août 1998) de nombreux débris existent encore très au large, à des profondeurs supérieures à 2000 m !
Du fait de cette pollution omniprésente, une étude française a révélé qu’aujourd’hui entre 200 et 700 l/j/km de macrodéchets s’échouent sur nos rivages ! Chaque année cela représente des milliers de tonnes de détritus qui transforment nos rivages en véritables dépotoirs ! La situation est identique dans toutes les eaux du monde, y compris dans les atolls du Pacifique qui deviennent des décharges à ciel ouvert. Décidément, l’homme semble prédestiné à polluer tout ce qu’il touche !
Suite voir : http://www.astrosurf.com/luxorion/mer-depotoir-refuge.htm |