LA PRESSE DE LA MANCHE, 11 avril 2006
C’est par le hasard d’un simple coup de fil qu’il nous a été donné d’aller à la rencontre d’un immense artiste. Tellement immense que du côté de Carthagène, en Colombie, il a été statufié par le biais d’un bronze grandeur nature de 700kg. Une bien belle reconnaissance et un bien bel hommage pour cet artiste canadien qui a collaboré au renouveau de la culture colombienne. |
L’intérêt est ailleurs. Dans l’œuvre de cet artiste né à Montréal un jour de 1957. « Carson est considéré par la critique comme l’un des plus grands peintres contemporains actuels », nous a confié son agent exclusif pour la France, qui a accueilli l’artiste pour quelque temps dans sa maison du côté de Bricquebec. « Je ne voulais pas avoir un style mais une écriture », explique Charles Carson. L’écriture en forme de déstructuration du dessin est tellement réussie que les historiens de l’art n’hésitent pas à parler de « carsonisme ». Tout cela dans un savant amalgame de couleurs qui interfèrent les unes dans les autres en gardant malgré tout une impressionnante luminosité. « Comme tous les gamins, on s’amuse et on peint. Après j’ai essayé de rechercher quelque chose de nouveau », explique, en s’excusant presque, Charles Carson. |
« Ici, les bords de mer sont magnifiques » Dans le carsonisme, il est question de diagonales, d’exploitation de la nature, d’équilibre des masses, de transposition des couleurs mais également « d’éclipses de blanc qui donnent plus de profondeurs aux tableaux ». Et la nature, elle est précisément partout dans les œuvres de Charles Carson. Les orchidées, les oiseaux, les poissons au fond de leurs océans font comme une farandole de couleurs. « Devant un tableau de Carson, on ne peut être que surpris puis, lentement, doucement, sans heurt, on le pénètre, on le découvre et l’étonnement du début fait progressivement place au ravissement. » Tout simplement, et c’est là le génie de l’artiste, parce que les œuvres attirent au premier coup d’œil le spectateur, tout en gardant leur « contenu profond » pour un deuxième regard. Quelle que soit la technique, quel que soit le sujet, l’imaginaire et le génie de Charles Carson donnent à chaque fois une œuvre majeure. Il suffit d’ailleurs de regarder son travail dans les techniques de mosaïque pour s’en convaincre. Y transparaissent des effets vitraux avec une telle limpidité des couleurs que l’on en viendrait à penser que ce n’est pas de la peinture. Et pourtant ! Quotidien d’information départemental, |