Charles est avant tout un vrai battant… Caroline Bruens, Présidente de l’Académie internationale des beaux-arts du Québec

Caroline Bruens, Présidente de l'Académie internationale des beaux-arts du Québec

Caroline Bruens,
Présidente de l’Académie internationale des beaux-arts du Québec

Depuis plus de vingt cinq ans maintenant, j’ai appris à connaître, à apprécier et à aimer l’œuvre de Charles Carson.

Afin de donner une opinion sur le travail de Carson, le professionnalisme, l’éthique et l’objectivité m’imposent une rigueur intellectuelle que j’ai su préserver au fil des ans. C’est avec beaucoup d’expérience sur le travail du peintre et aussi avec beaucoup de convictions que je prend du recul, que je pose chaque fois un regard neuf, mais analytique et critique, sur son travail. Une relation solide, basée sur la franchise et le respect, s’est développée entre nous, au fil du temps. J’ai vu l’œuvre de Charles Carson évoluer. Du peintre vrai qu’il a toujours été a surgit un puissant créateur qui ne cesse de m’étonner. Inspiré, passionné, imaginatif, Charles est avant tout un vrai battant. Cet artiste, doublé d’un homme d’affaires chevronné possède un solide bon sens et ne s’en laisse pas imposer. Il discute avec les directeurs de galeries, analyse ses contrats avec ses conseillers et visualise constamment son futur, et ce futur, il le veut grandiose. Carson veut laisser son empreinte aux générations futures, il veut laisser sa marque, une trace de son passage dans notre univers. La réussite matérielle n’étant là que pour le propulser toujours plus haut, toujours plus loin.

Je sais par expérience que Charles n’hésite pas à dire sa façon de penser à un muséologue et à un directeur de galerie, réunis pour lui préparer une exposition… même si ça doit lui fermer des portes.
«Je ne pouvais pas me retenir, tu imagines mes tableaux sans recul, sans l’espace nécessaire pour les apprécier… Il est encore temps de changer l’architecture de la galerie, ce mur devrait être abattu…» Un véritable moulin à paroles quand il s’y met.
On imagine facilement la surprise de nos interlocuteurs devant un tel débordement. Carson sait ce qu’il veut pour sa carrière et il l’obtient la plupart du temps.

Il réussit toujours à piquer ma curiosité, il pourrait tomber dans la facilité, exploiter un filon, cesser de chercher. Il ne le fait pas. Il y a quelques temps il m’a montré un tableau différent, un tableau particulier, un tableau qui nous amenait ailleurs et effectivement un peu plus tard :
– «Viens voir, avant que je ne l’amène à la galerie… j’ai une surprise… tu vas voir… c’est spécial !»
Spécial en effet et de taille : Une spectaculaire sculpture, de xyz cm X xyz cm un fonds marin en 3 dimensions, cette fois. Tout y est : un amalgame de produits et de matériaux créant formes et couleurs, la vie sous-marine en 3D sortie tout droit de l’imagination de l’artiste qui ne tarit pas : «As-tu vu ce crapeau de mer, ce poisson, ce serpent, ces couleurs… regarde… regarde.»
Il ne se préoccupe pas du style, du genre, de l’écriture, non il a suivi le rythme, les pulsations, il a improvisé chacune de ses touches, il a su maîtriser les difficultés technique, conserver son écriture picturale sur une surface remplie d’aspérités. Il a créé avec la musique comme muse; une fois encore il a gagné! L’œuvre est impressionnante!

Les plus récents tableaux le sont tout autant, un véritable délice pour les yeux, l’artiste est plus mûr, sa maturité artistique se ressent dans chacune des œuvres ordonnées et subtiles, de véritables pièces de musée. Des pièces d’art dignes de trôner, sous verre, dans les plus beaux édifices ou aux cimaises des plus prestigieux établissements.
Charles n’a jamais fini de m’étonner. Un véritable prestidigitateur. Il aurait pu s’asseoir sur ses lauriers, «surfer» sur la vague du succès qui le frappe de plein fouet; il a plutôt continué depuis de longue année à chercher de nouvelle piste, plutôt à créer «hors piste», de pures œuvres abstraites, des mosaïques abstraites, des mosaïques figuratives, des plumes, des abstraits avec filets, de la nouvelle figuration en plus de faire école avec son «carsonisme» qui inspire de plus en plus de peintres d’ici et d’ailleurs. L’impromptu, l’imprévisible, un véritable torrent d’idées dont cet homme d’action ne se lasse jamais de partager avec d’autres peintres et avec son entourage.
Combien de fois ne l’ai-je entendu dire : «Caroline, tu vas voir… j’ai une idée formidable!» Il revient une semaine ou deux plus tard avec, une fois encore, un ou deux tableaux sous le bras. Et l’histoire recommence… plutôt elle continue.

Au fil des pages, on vous a parlé de Carson, de l’homme, de ce qui l’anime, de ce l’intéresse et le passionne. On vous a parlé de ce qui a formé ce créateur, de tout ce qui lui est propre, personnel, voire intime.

J’ajouterais, pour ma part, que la société dans laquelle les artistes évoluent, l’époque, la culture de leur siècle, tout cela les façonne. Que pense Carson quand il est confronté à des traités sur les arts qui disent que : L’histoire de l’Art est terminée. Que tout a été fait avant. Qu’il n’y a plus rien d’original.
Ces prétentions font fi de la capacité de Carson à nous révéler des parcelles de son âme, des parties conscientes, inconscientes et subconscientes. Peindre, pour Carson, en ce début de millénaire, reprendre le flambeau de ses prédécesseurs, c’est bien difficile et il y réussit à merveille.
Transformer sa vision, son inspiration, ses images mentales en tableaux, les jeter sur la toiles. Créer un face à face où le peintre et l’observateur, l’amateur, le spectateur, le voyeur pourront s’y rejoindre pour s’y perdre. Une œuvre de communication, de communion, une œuvre habitée.
Il arrive un instant où Carson, satisfait de son œuvre, cède la place au regard d’un autre, d’un spectateur. C’est à cet instant et par ce geste, par ce don et cette communion que naît l’œuvre d’art. De la fusion, du partage des émotions et de la spiritualité entre l’artiste et l’amateur d’art.

À notre époque, tout est banalisé. Le «fast food» est à l’honneur et on privilégie les reproductions, l’instantané, l’imagerie. Pourtant, c’est d’un terrain beaucoup plus profond, d’une terre beaucoup plus riche que nous parvient la vision de Carson. L’artiste nous présente sa perception du monde, son regard, ses émotions fugitives, chaque jour renouvelés et nous les livre lors d’un rendez-vous intime, à la croisée d’une route imaginaire, là où deux mondes se confrontent et se rencontrent, là ou se cache l’œuvre d’art.

Quelle soit figurative, semi-figurative ou non-figurative, si elle se distingue, si elle se sépare de l’imagerie, si les émotions sont aux rendez-vous, si l’œuvre vous fascine, vous intéresse, vous stimule, vous êtes devant une création, un instant de magie, de paradis dans une vie.

L’union, le lien entre le créateur et la société.

L’Académie Internationale des Beaux-Arts du Québec, dont Charles Carson est académicien-conseil, a été conçue pour témoigner des différents mouvements, écoles et tendances en arts visuels du 21è siècle. L’œuvre de Carson s’inscrit parfaitement dans l’histoire de la peinture du début de ce millénaire. Ses œuvres méritent qu’on s’y arrête, qu’on s’y perde qu’on en oublie la technique, les notions acquises ou se qui la distingue ou pas de l’œuvre de ses prédécesseurs. Les œuvres de Carson sont des œuvres d’art qui méritent qu’on s’y attarde, jour après jour, car jamais on ne s’en lasse. Elles font partie intrinsèque de son être, comme elles font partie de notre vie par la suite. Formes et couleurs. Conscience, inconscience et subconscience. La sienne, la vôtre. La création, l’art. Le partage. C’est quand ce partage a lieu que commence la fusion entre l’œuvre de Carson et l’observateur, le spectateur. Et le miracle s’accomplit, c’est alors que nous entrouvrons la porte à la fascination. Certains collectionneurs ont déjà éprouvé cette émotion, lors de l’acquisition d’une œuvre d’art, contre toute attente, de raisonnement logique ou même de tout bon sens. La magie opère. L’art et l’amour, la fusion. Ça n’a vraiment pas de prix.

Carson et l’art, Carson et l’investissement… L’investissement en art fait l’objet de nombreux écrits de Louis Bruens, depuis 1978 dans «Investir dans les œuvres d’art» 3 rééditions).

Il y a le peintre et il y a la société. De cette lutte, tour à tour subjective et objective, naît l’œuvre du peintre, de l’artiste. Carson, le créateur, est façonné de ses expériences innées et acquises, de la pure subjectivité propre à chaque individu et d’une objectivité sociale, intellectualisée qui le composent. L’œuvre d’art est le fruit de ses expériences.

Pénétrez sans retenue, librement, sans préjugés dans un tableau de Carson. Tentez une expérience de découverte. J’ai la profonde conviction que si vous réussissez à communier avec l’artiste, vous serez conquis. Il suffit de comprendre l’imaginaire du peintre, de combiner le sien et le vôtre. De cette combinaison… se laisser guider là ou notre inconscient veut bien nous conduire alors nous formons une trilogie. Le peintre (son conscient, son inconscient et son subconscient) Vous (votre conscient, votre inconscient et votre subconscient) le focus sur le tableau en cet instant unique c’est ça : L’ART