PRESTIGE, Le magazine du Québec
Voilà un an qu’Anne Richer travaille avec Charles Carson pour écrire sa biographie. Pourquoi lui ? « C’est une amie de longue date, Colette Richelieu, la propriétaire de la Galerie Richelieu à Montréal, qui m’a téléphoné pour me dire qu’il serait intéressant d’écrire une biographie sur un de ses peintres parce qu’il avait une vie assez rocambolesque, assez passionnante, se souvient Anne Richer. J’avais vu ses tableaux à la galerie et Colette m’avait dit que sa valeur était grande sur le plan monétaire. Surtout, elle trouvait intéressant de parler de l’homme à travers tout son processus de créativité des 30 dernières années. » Une semaine plus tard, elle rencontrait Charles Carson. Au début, ils ont parlé simplement, un peu pour s’apprivoiser, pour se connaître mutuellement. Puis, elle a découvert un homme qui en avait long à raconter. « Lorsque l’on écrit une biographie, on entre dans la vie intime des gens. C’est très intense. Charles est un artiste, alors c’est quelqu’un d’extrêmement sensible. C’est un écorché vif », raconte Anne Richer. Pourtant, ses toiles ne sont-elles pas joyeuses ? « Je crois que sa peinture est une manière de s’efforcer au bonheur. Pour lui c’est naturel sur le plan pictural et ça l’aide à garder l’équilibre. Il a fait ce choix sur le plan de sa peinture : avoir une peinture joyeuse. » |
D’ailleurs, sa peinture en enthousiasme plus d’un. « Je pense au restaurateur Champlain Charest, un connaisseur en art, grand ami de Jean-Paul Riopelle. Il vient de découvrir Charles et ça a été le coup de foudre ! Il en a acheté tout de suite », affirme Mme Richer Histoire d’un homme ou d’une œuvre ? |
Semble-t-il que tout est déjà dans sa tête, qu’il n’a pas de croquis et qu’il ne fait pas de dessins sur sa toile au préalable. « Par exemple, j’ai vu un tableau qu’il était en train de faire, avec un fond coloré. Il y avait du rouge, du jaune et du bleu, mais informe. Il s’est mis à vouloir donner une forme, alors il y est allé avec un pinceau. Puis là, il a fait des touches. Tout à coup, on voit apparaître quelque chose. Je ne sais pas comment il fait, c’est spécial. Tout à coup, il y a eu des fleurs, un bouquet est apparu ! C’est de la magie pure », s’étonne-t-elle toujours. Le carsonisme Anne Richer me raconte sa dernière visite chez lui. « Il était à peindre un fond marin d’environ 4 pieds par 12 pieds. C’est incroyable. On entre dedans puis on est dans l’eau ! Mais attention, ce n’est pas comme un fond marin de carte postale… On y trouve toujours de petits détails et c’est ce qui fait la richesse d’un travail de peintre. La bonne peinture, on y trouve toujours quelque chose de nouveau, puis on ressent toujours cette espèce d’émotion de l’origine. C’est quelque chose qui nous appartient, qui est personnel. » |
À peine âgé de 50 ans, Charles Carson a déjà obtenu bien des reconnaissances pour son travail. Entre autres, il a remporté des médailles d’or dans d’importantes manifestations artistiques : Salon International des Beaux-Arts de Montréal (2002), Musée des Beaux-Arts de Montréal ACADEMIA XXI – AIBAQ (2006) , Salon international de l’Académie des Arts France à Paris, en reconnaissance de son talent exceptionnel (2007), Italia – Premio – Alba (2007). On lui a même érigé une statue de bronze grandeur nature à Carthagène, en Colombie, où ce grand voyageur a vécu quelques années. Et aujourd’hui, enfin bientôt, paraîtra une biographie. « Je suis ravie de faire connaître davantage l’homme et son oeuvre. Je trouve ça extraordinaire de pouvoir entrer dans un univers comme celui-là, un univers de création. » Carson à voir… (On trouve de ses œuvres généralement dans les plus importantes galeries du Québec du Canada et à l’internationale.) Carson à lire ET à voir |