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Le journal de Montréal – Section votre argent – Vendredi 01 juin 2007
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Des sommes records
Le 20 novembre, des tableaux canadiens se sont envolés pour des sommes records à une vente aux enchères tenue sous l’égide de Ritchies/Sotherby’s, à Toronto.
Sur 191 lots évalués en tout à environ 5 M$, 171 ont trouvé preneurs pour la somme de 7 402 000$.
Parmi les oeuvres prisées, un tableau de Tom Thomson, Burnt Area with Ragged Rocks, a été vendu 934 000$.L’esquisse à l’huile était pourtant évaluée entre 150 000$ et 250 000$.
Le même mois, la maison d’encans Heffel a vendu un Jean Paul Riopelle pour la somme de 1 667 500$, le plus haut montant lors d’une vente aux enchères canadienne.
Ces deux records n’ont pas tenu longtemps. Le 23 mai dernier, la maison Heffel a établi un nouveau sommet canadien pour une vente aux enchères, soit 22,8 M$.
Une oeuvre de Lawren Harris a été le clou de la soirée qui se tenait à Vancouver. Elle s’est vendue 2 875 000$, éclipsant ainsi la marque de Riopelle.
Les experts croyaient bien, lundi soir dernier, que ce record serait recouvré par le célèbre peintre québécois lors d’un encan de Ritchies/Sotherby’s tenu à Toronto. Une de ses toiles, La forêt ardente, évaluée entre 2,0 M$ et 2,5 M$, y était offerte. Elle n’a cependant pas trouvé preneur : l’enchère s’est arrêtée à 1,6 M$. Selon un analyste ayant assistée à l’encan, l’évaluation du tableau était trop élevée.
Peu-être est-ce là le signe que les acheteurs à ce niveau ne sont pas dupes de la valeur réelle des oeuvres sur le marché ? Ou alors est-ce le signe d’une accalmie dans le monde des arts?
INVESTISSEMENT
Les entreprises s’intéressent à l’art… et au fisc
La plupart des grandes compagnies québécoises possèdent une collection privée, par amour de l’art… et pour des raisons fiscales.
«Plusieurs entreprises ont des collections. C’est prestigieux, cela va créer un bel environnement pour leur employés et enfin, c’est bénéfique fiscalement», explique Paul Maréchal, conservateur de la collection d’une grande entreprise depuis 16 ans.
En effet, le système fiscal encourage fortement l’achat d’oeuvres canadiennes sur le marché primaire.
Par exemple, une oeuvre acquise par une compagnie ou un professionnel est à 10% déductible de l’impôt fédéral à sa première année. Les années suivantes, sa valeur résiduelle est déductible à 20% jusqu’à un remboursement complet : la bonne affaire!
«En dix ans, un tableau prend de la valeur. Un Riopelle peut doubler ou tripler durant cette période», évalue M. Maréchal.
Partenaires des musées
Les entreprises possédant des collections ont un véritable impact sur le marché de l’art.
La Banque Nationale, par exemple, n’achète que des oeuvres canadiennes, dont 90% sont québécoises.
«Nous voulons des œuvres marquantes pour encourager le marché et garder le patrimoine en vie», explique Jo-Ann Kane, conservatrice de la collection de la banque, qui compte 7 000 oeuvres.
Enfin, les oeuvres des collections d’entreprises sont prêtées régulièrement à des musées.
LES PLUS IMPORTANTES
Power Corp. : Art historique qui s’arrête en 1965; des centaines d’oeuvres.
Loto québec : Art québécois de 1980 à nos jours; près de 3 700 oeuvres.
Banque Nationale : Art canadien de 1895 à nos jours; 7 000 oeuvres.
Hydro Québec : Art québécois de 1962 à nos jours; 900 oeuvres.
LES MEILLEURS VENDEURS CANADIENS DE L’HISTOIRE
Source : Canadian price auction index, 2006
1 – Lawren S. Harris 41 116 930 $
2 – Jean Paul Riopelle 39 384 806 $
3 – Alexander Young Jackson 22 185 972 $
4 – Cornelius Krieghoff 21 791 650 $
5 – Emily Carr 21 392 543 $ |