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Le journal de Montréal, parution 27 août 2006
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Le journal de Montréal
dimanche 27 août 2006
Les agents immobiliers américains ont de plus en plus recours à des oeuvres d’art pour faciliter la vente de maisons.
États-Unis
Un tableau au lieu d’un coup de pinceau
Washington | (AFP
Alors que le marché immobilier américain ralentit fortement et qu’il devient plus long et difficile de vendre une maison, l’art vient à la rescousse d’agents immobiliers inventifs qui séduisent avec un tableau de maître au mur plutôt qu’un coup de peinture.
Surtout sur la côte ouest des États-Unis mais aussi à New York, la «mise en scène» et la décoration (staging) des maisons à vendre est devenue très en vogue, avec la location, de plus en plus fréquente, de tableaux d’artistes.Ils sont là pour embellir les lieux mais ne sont pas des cadeaux.
Et ça marche, assure Jan Sewell, agent immobilier à Seattle (nord-ouest) et spécialiste de la décoration de maisons à vendre. «Combien de fois une maison restait sur le marché invendue et une fois que nous l’avions redécorée, nous recevions de multiples offres d’achat», explique-t-elle.
LOCATION D’OEUVRE D’ART
Cette amatrice d’art travaille notamment avec la galerie de vente et de location de tableaux du Seattle Museum of Art. La galerie fait 20% de son million de dollars de chiffre d’affaires en louant aux agents immobiliers la production d’artistes contemporains locaux, a indiqué une de ses responsables, Jodi Bento.
Selon Jan Sewell, qui a en location une centaine d’oeuvres d’art actuellement en circulation sur les murs des maisons à vendre, la peinture d’un artiste va agir «au niveau subliminal et inconscient» et aider l’acheteur «à tomber amoureux de la maisons».
«Les gens pensent qu’on doit être rationnel lorsqu’on achète une maison, mais on ne l’est jamais». plaisante-t-elle.
Même constatation pour Angela Di Bello, directrice de l’Agora Gallery à New York qui loue des tableaux aux agents immobiliers.
EXITER LA PASSION
«Lorsque vous entrez dans une pièce où il y a de l’art, l’espace se personnalise. Cela instille une sorte de passion et d’excitation dans l’esprit du visiteur», assure-t-elle.
Cela aide «à faire que les gens se sentent bien», affirme-t-elle. «Et lorsqu’ils se sentent bien, les gens disent oui. Quand ce n’est pas le cas, ils deviennent négatifs et disent non».
Il faut toutefois «trouver un équilibre et garder à l’esprit que le but principal est de vendre la maison», rapelle Jan Sewell. «On doit éviter que l’acheteur potentiel ne tombe trop sous le charme de l’oeuvre», car il arrive, ce n’est pas si rare, que le visiteur reparte avec la peinture plutôt que la maison. |