Charles Carson, une expérience picturale authentique …
L’exploration de ces divers moyens nous révèle le parcours d’un être dont l’œil évolué a su enrichir sa peinture des ressources les plus fondamentales de ce domaine. Bref, un processus de création où se matérialise une identité de structure authentique. Le fondateur du musée d’Art Contemporain de Montréal, Guy Robert décrit admirablement le Carsonisme, l’aspect prédominant de cette Oeuvre fulgurante, dans cet énoncé : « Une texture frémissante continuelle et vibrante » en parlant de cette fameuse surface dans sa manière d‘incarner la durée spatio-temporelle en l’occurrence; qui donne à voir les couches successives et subtiles caractérisant le Carsonisme proprement dit. Que dire de la couleur? Jean Mc Ewen parle de profondeur de la couleur; le Carsonisme propose plutôt une profondeur à la fois du geste de la couleur et de la texture. À cet égard, un lien direct est établit entre l’aspect humain et généreux du personnage qui témoigne de la grandeur de l’Âme. Une autre manière de percevoir cette peinture qui dénote l’abondance de la vie… Cette ambiance généreuse permet, en outre, à l’artiste de dispenser en quelque sorte, par le biais de son art, des valeurs qui de l’universel deviennent particulières. En fait, tout simplement sous le vocable d’un langage, dorénavant appelé à devenir le creuset d’une époque. |
Tel qu’exprimer par *Robert Bernier, écrivain d’art et éditeur de la revue Parcours. << On dirait un flot incessant de particules- tout de même assez larges- qui balaient la matière avec une régularité fascinante, voire déconcertante. >> La peinture désormais, dans le cadre de cette expérience authentique, a permis à la Mémoire collective d’enregistrer des phénomènes de l’émotion esthétique et plastique qui resteront indissociables des attributs exclusifs du peintre. En toute confiance nous pouvons parler du Carsonisme en tant que système dynamique où s’organisent les notions de surface de rythme de couleur et de texture pour créer une profondeur originale de la lumière. En définitive, toute la poésie de l’oeuvre picturale du Carsonisme s’exprime ici. Toute la beauté du langage s’illustre dans ce trajet inverse cette fois-ci, du particulier à l’universel. Barthes, Roland, «Le degré zéro de l’écriture », Éditions du seuil, Saint-Amant, 1972, 187 pages |
Une exploration nouvelle des mosaïques de Carson… « Le chant subtile du canaris » marque un retour à la planéité, déjà explorée par Carson dans sa seconde approche, soit la création de la technique Mosaïque nommée tout simplement par l’artiste. Comme son nom l’indique, cette dernière suggère la fragmentation de la forme et de la surface. Cette nouvelle et magnifique série est dédiée à l’unité que l’œuvre picturale diffuse, par sa magie manifeste de la transparence et la limpidité des couleurs. Charles Carson innove dans la production récente de ses mosaïques, par un geste qui se singularise avec véhémence, après cette fusion dans le lieu commun de la grande peinture. Un univers où à loisir on peut voir, par exemple, Riopelle, Pollock, le Québec et l’Amérique tout entier. (Vibration floral 122 x 122 cm.) innove dans la mesure où les multiples interventions du peintre nous démontrent le projet d’annulation des notions d’abstraction et de figuration. Plus besoin d’anecdote ou d’affirmation d’un Faire; résolument, la peinture nous invite à poser le regard et faire le voyage. Vers quelle destination? Cela n’a plus d’importance. Maintenant, sur les ailes d’un dispositif pictural en parfait équilibre, telle une grâce sublime on goûte à de nouveaux seuils dans des atmosphères inconnues et agréables de l’absolu. Léonel Jules Écrivain d’art Président de Art-Média |