PRESTIGE, Le magazine de Québec

PRESTIGE, Le magazine de Québec, Déc. 2006/Janv.2007

PRESTIGE, Le magazine de Québec

Déc. 2006/Janv.2007

CULTURE
Rencontre avec…
CHARLES CARSON,

Par Jean Frenette

On croit que les seuls peintres célèbres sont les peintres morts. Détrompez-vous! Il y a au Québec un artiste de 49 ans qui a une statue de bronze de 700 kilogrammes à son image à Carthagène, en Colombie. Des historiens d’art ont manqué de «ismes» pour décrire son œuvre et ont inventé le terme «carsonisme». Des écoles de carsonisme sont en voie d’être créées dans le monde : Algérie, Afghanistan, Espagne, France, Etats-Unis, Afrique, Amérique du Sud…Même Bill Clinton a acheté une de ses toiles. En fait, Charles Carson est beaucoup plus connu ailleurs qu’ici, au Québec.

Comment décrire le carsonisme? «J’ai ma propre écriture picturale, m’explique l’artiste. C’est une forme d’écriture en haut relief avec beaucoup de transparence et de juxtapositions de couleurs. Elles se transposent l’une sur l’autre, en gardant beaucoup de limpidité, et c’est terminé avec des éclipses blanches qui viennent donner une dimension à l’oeuvre.»

Avant d’en arriver à sa propre écriture picturale, Charles Carson a longtemps cherché. Derrière le carsonisme, il y a 30 années de recherche et de travail en atelier. Il y a aussi bien des périples à travers le monde à la rencontre d’artistes, de cultures. Puis une quête, personnelle, pour une certaine spiritualité. Croyant, il me confie toutefois que, lorsqu’il accompagnait ses parents à l’église, les vitraux le fascinaient beaucoup plus que les sermons. La transparence et la limpidité de ses toiles en sont le résultat.

PRESTIGE, Le magazine de Québec, Rencontre avec Charles Carson, référence page 57

Tout un monde à découvrir
Ses couleurs éclatantes, Charles Carson les appose surtout la nuit. «Quand on peint la nuit, en évitant d’avoir trop de luminosité, ça nous permet d’en créer davantage. Lorsque le jour se lève, on a une oeuvre éclatante justement parce qu’on a travaillé dans une certaine obscurité. Ça permet d’avoir des couleurs plus fortes. De plus, la nuit, on n’est pas dérangé. On entre un peu en transe, on suit le mouvement.»

S’il a vu beaucoup de souffrances et de difficultés durant ses voyages, en Asie ou en Amérique du Sud, par exemple, il en a retiré le goût de créer des oeuvres qui apportent le bonheur. «Si mes toiles peuvent amener la joie, c’est mission accomplie!» Et il s’assure qu’il dure longtemps ce bonheur en réalisant des oeuvres où l’on découvre toujours de nouvelles choses, particulièrement dans ses fonds marins. «Je ne veux pas que les gens se lassent de regarder mes toiles.»

Cette façon de peindre et de rendre concrètes même les toiles abstraites, c’est aussi ça le carsonisme. Sur son site Internet, l’animation de toile dans la galerie d’art virtuelle permet de comprendre le cheminement de l’artiste. On a la sensation de voir l’oeuvre se créer sous nos yeux. D’ailleurs, parlant de son site Internet, soulignons qu’il a mérité une trentaine de prix. À voir absolument : www.charlescarson.com

Évasion de rêve, technique carsonisme

Par contre, il est plus impressionnant de voir ses oeuvres en «personne». Ainsi, ce médaillé d’or Académicien du Musée des beaux-arts de Montréal et membre officiel de l’Académie européenne des Arts France exposera à Tourlaville, en France, en janvier et à Paris en avril. Sinon, il est représenté dans plusieurs galeries qu’il a minutieusement choisies en Amérique du Nord et du Sud ainsi qu’en Europe. À Québec, vous pouvez admirer certaines de ses toiles aux galeries d’art Beauchamp. Vous découvrirez pourquoi ce Québécois est à la peinture ce que Robert Lepage est aux arts de la scène. Bien que citoyen du monde, Charles Carson demeure un ambassadeur du Québec. D’ailleurs, ses magnifiques couleurs ne lui sont pas venues lors de ses séjours en Amérique du Sud. «Ces couleurs-là, j’ai été les chercher dans les paysages d’automne, ici.»